Son Excellence Monseigneur Louis NGANGA A NZANDO, évêque auxiliaire puis titulaire du diocèse de Lisala, du 7 juillet 1961 au 7 juillet 1998, aujourd’hui évêque émérite, est née à Ndeke Mabela (diocèse de Lisala) en 1923, du clan Bondongo, le premier des sept clans qui constituent la tribu Doko. Louis Nganga vient d’une famille notable où son père Nzando fut grand notable de Ndeke Mabela, lequel était réputé pour son intelligence, sa sagesse, sa bonté et son honnêteté de juge au tribunal du Secteur Doko et grand conseiller des chefs du groupement Ndeke.
Nzando, ce notable païen, fut polygame avec huit femmes dont deux par héritage. Il fut converti au catholicisme et baptisé dans ses vieux jours sous le prénom de Joseph. Cette conversion fut précisément pendant sa maladie qui l’emportera à la mort en 1944, quand son fils Louis Nganga était en deuxième année de philosophie au grand séminaire de Kabwe au Kasaï Occidental.
Sa mère Marie Likombe fut la 3ème des femmes de son père à sa naissance. Elle fut modèle de simplicité et de bonne femme, une mère charitable et paisible dont le souvenir n’a pas été étranger au choix significatif que son fils évêque fit d’une devise bien connue: «Pax in Caritate» (Paix par la Charité, Bolingani mama wa Boboto). De son union avec Nzando, Marie Likombe eut trois garçons dont Louis Nganga est le deuxième, mais par le jeu de la polygamie, il a beaucoup de demis frères et sœurs, aînés et cadets. Marie fut convertie et baptisée le 1er mars 1953, pendant la messe des prémices de son fils au village natal et le 13 juillet 1972 entra dans la gloire éternelle.
Venu d’une famille polygame, Louis Nganga n’a pas eu le baptême dès sa naissance, mais dans sa dixième année de naissance: il a suivi son pré-catéchuménat à Ndeke Mabela et en même temps élève à l’école primaire, succursale dans son village pendant cinq ans. Il continua à l’école centrale à partir de 2ème année à la Mission (paroisse) d’Umangi où il poursuivit avec son catéchuménat qui le conduisit à recevoir tous les sacrements d’initiation, à savoir, son baptême le 13 juin 1933 avec le nom de Louis, sa première communion le 14 juin 1933 et la confirmation le 10 mai 1934.
Le 24 août 1937, héréditaire des vertus de ses parents et enthousiaste à la vie chrétienne, L. Nganga fut envoyé après ses études primaires au Petit Séminaire Notre Dame de Grâce de Bolongo à Lisala pour poursuivre les études secondaires (humanités latines) de 1937 à 1943. De 1943 à 1951, L. Nganga entra au Grand Séminaire Christ Roi de Kabwe au Kasaï Occidental pour les trois ans d’études philosophiques et cinq d’études théologiques. A la fin de ses études à Kabwe, L. Nganga regagna son diocèse pour commencer son stage ministériel de probation à la Mission Catholique d’Ebonda en 1952, comme directeur de l’école primaire. Il est ordonné prêtre en date du 22 février 1953 par son excellence Mgr François Van de Berg à Lisala sur le terrain entre le District, le Territoire, le Parquet et la Poste.
Après son ordination presbytérale, il continua sa fonction de directeur à l’école primaire d’Ebonda de 1953 à 1956. Et, pendant les vacances, il exerçait son ministère de prêtre itinérant à travers la brousse de la grande Mission d’Ebonda et de Bopako quoiqu’il n’était pas nommé officiellement à ce ministère. De septembre 1956 jusqu’en 1957, il est nommé Professeur de religion à l’école Officielle d’Administration Catholique de Boso-Nzanoa et à l’Athénée Royal de Mika qui fut plus tard transférée à Lisala. Son séjour à Boso-Nzanoa était reparti en deux semaines dont douze jours à Boso-Nzanoa et deux jours à Bopako. En 1957, il est nommé Professeur, premier prêtre diocésain, au Collège Saint thomas Mors en assumant les cours de Religion et de Littérature Française, avec le Père Paul Hautekiet, Recteur.
Pendant son ministère sacerdotale, zélé et compétent des fonctions reçues, Abbé Nganga a manifesté dès le début ce qui fascinait son être. Là où il passait, il cherchait de vivre en paix avec tous. Cela s’était manifesté, par exemple à Ebonda où il avait mis à disposition de l’école une femelle de porc, qu’il avait surnommé “Lisanga”, qui veut dire “communion”; et le jour où cette dernière avait mis bas ses premiers petits, c’était une grande joie dans toute l’école où tous criaient joyeusement en répétant “Lisanga aboti, lisanga aboti” (la communion a mis bas, la communion a mis bas…).
En 1958-1959, L. Nganga est envoyé comme délégué du Vicariat de Lisala en Belgique pour participer à l’Exposition Universelle de Bruxelles. Il va profiter de cette occasion pour prêter sa collaboration au Pavillon de l’Église du Congo pour y présenter l’œuvre de l’Église au Congo. Il suivra ses études catéchétiques et pastorales au Centre International Lumen Vitae à Bruxelles où il obtiendra son diplôme avec une plus grande distinction, présentant un travail scientifique intitulé : “École des Catéchistes au diocèse de Lisala”. Après ses études à Lumen Vitae, il rentra au Congo et est nommé supérieur et premier curé autochtone à la Mission Catholique et Paroisse Saint Hermès de Lisala.
Au même moment, il fut membre du conseil de son Excellence Mgr François Van de Berg, évêque de Lisala après l’érection de la hiérarchie ecclésiastique dans le pays. En août 1960, l’Abbé Nganga devient premier curé de cette paroisse cathédrale nouvellement érigée et en plus, vicaire général du diocèse de Lisala. Ces offices ne sont qu’un transit pour atteindre la destination, car ils ne seront exercés que pour un bref délai.
En la date de 18 avril 1961, Sa Sainteté le Pape Jean XXIII nommera l’Abbé Nganga, évêque titulaire d’Atira et auxiliaire du diocèse de Lisala. Et le nouvel Évêque prendra comme devise «Pax in Caritate».
À huit heures du 9 juillet 1961 à Lisala, Abbé Nganga fut consacré évêque entre les mains de S.E. Mgr François Van de Berg, celui qui l’avait ordonné prêtre en 1953. Ce dernier fut assisté par Mgr Théobald Delare, évêque de Molegbe et Mgr Joseph Malula, évêque auxiliaire de Léopoldville. Cette solennité fut rehaussée par la présence de S.E. Mgr Gaston Mojaisky Perélli, délégué apostolique du Congo et Rwanda-Urundi, du Monsieur le Président du Congo, Joseph Kasavubu, de sa vieille et chère mère Marie Likombe à laquelle il était fort affecté en se rappelant de la bénédiction et de souhait qu’il a reçu à son départ au grand séminaire de Kabwe, celui d’aller toujours de l’avant sur la voie du sacerdoce contrairement à ceux qui s’opposaient à son départ, ainsi de la multitude de gens, venus de tous les coins, avec joie et curiosité de voir la consécration épiscopale. Mgr Nganga sera ensuite intronisé comme évêque titulaire de Lisala le 15 novembre 1964 en pleine guerre de rébellion qui avait dévasté le Congo après l’indépendance.
Devant cette situation de guerre civile, il manifesta visiblement le désir qui animait son être au milieu d’un pays déchiré par des divisions de toutes sortes. Cette manifestation devrait être pour lui, dans l’Église et le monde, signe visible d’amour, d’unité, de disponibilité à la volonté de Dieu. Par son courage et espoir, ses idées se réaliseront par la fondation de l’institut des sœurs de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Lisala.
En 1963, Mgr Nganga participa à la Session conciliaire du Vatican II, laquelle lui donnera l’occasion de s’accorder avec ses amis évêques congolais pour un essai de regroupement de leurs congrégations naissantes. Et en 1965, il parlera de son projet auprès des autorités ecclésiastiques, un contact face à face avec le Saint Siège.
L’homme sage, pasteur courageux, inlassable et zélé, s’est donné corps et âme pour son diocèse. Il a aimé son diocèse et l’a servi en faisant de son mieux en ce qu’il pouvait. À l’approche de sa retraite Mgr Nganga demanda au Siège Apostolique son successeur et la demande fut accordée. C’est ainsi que le 9 juillet 1997, Mgr Nganga quitta dignement l’évêché pour une vie normale et simple à l’Éméritat de Lisala.